sous un plafond de brume ou dans un vaste éther

hellébore
vingt-quatre ans, le cinq août
foxglove valley, américain
barista
destruction
tasse de café en morceaux
(uk, hetalia)





s’il faut un sucre pour faire passer la première gorgée de café dès l’aube puis d’un deuxième pour finir la tasse, orestes préfère goûter à l’amertume propre.

cette acidité orestes l’a, gravée sur le bout des doigts, marquée sur les coins de sa bouche; il s’en revêt tous les matins, tel le manteau noir que l’on porte aux premières lueurs d’hiver. ce n’est pas qu’il souhaite vivre dans cette amertume; mais dans un monde où la réincarnation est réelle, orestes ne cherche qu’à s’ancrer et oublier qu’il fut une fois que de cendres – que son feu s’est éteint, tout comme son existence.

orestes ne veut pas ressentir à nouveau ce trou noir planté dans son corps, grignotant ses pensées et ne laissant derrière qu’un vide irremplaçable – la mort, orestes n’en veut pas. alors il vacille, titube – trébuche et se relève, fuit le désert noir que fut une fois sa vie; sans un regard en arrière, orestes s’accroche péniblement à sa réalité par de douces touches d’acerbité.

il y a dans sa démarche une crainte de retracer les mêmes pas qu’auparavant; s’il chancelle, orestes jure qu’il ne doutait pas de son chemin. il ne faisait que regarder en arrière, assure-t-il.

son mensonge lui laisse un goût amer sur la langue.


orestes se montre au jour un sourire sur les lèvres mais les poings serrés cachés dans sa poche; il n’a rien de mauvais, si ce n’est qu’il se cherche encore. l’ambiguïté de sa personne le taraude à chaque pas qu’il fait; la douceur de sa voix contredit son amertume, pourtant orestes n’est pas de rancune.

il y a dans ses pas l’incertitude de se perdre – entre passé et présent, sans directions, il peine à se retrouver.

orestes ne sait jamais où il va.


il court à s’en arracher les poumons et à en perdre le souffle; entendre son cœur battre un rythme saccadé qui lui est bien trop familier montre qu’il ne s’est pas arrêté.

qu’il est intact, encore.


orestes préfère une pointe amère tous les matins – inaltérable, elle lui rappelle tous les jours qu’il ne s’est pas noyé dans un rêve, là où son corps est chair et ses pensées claires; ce n’est que dans ses rêves qu’il se plaît à toucher un bonheur permanent et à s’y perdre en oubliant qui il est.


orestes craint la mort et oscille entre rêve et réalité; s’abandonner, c’est plonger dans le songe qu’est sa vie.

ses poings fermes sont marques d’une impatience apprivoisée, soigneusement enveloppée d’affabilité; ses doigts glissent et frôlent sans ne jamais attraper une vérité qu’ignore orestes à chaque lever de soleil, remplacée par un voile d’affabulations.
on dit qu’itérer un mensonge ne fait que le renforcer.

car orestes s’abreuve et ainsi s’imprègne d’une amertume qui devient dépendance : il préfère l’ignorance, ne confessera jamais son imprudence.

alors orestes se ment tous les jours.


autrefois orestes rêvait d’une seconde vie afin de réparer ses fautes – à présent orestes fuit ses rêves pour s’ancrer dans la réalité.

il ne croit pas au bonheur permanent car ce n’est qu’un mensonge;
rêver de l’idéal, c’est s’emprisonner et se vouer à s’oublier.
il ne veut pas d’un idéal. on sort d’un rêve par un brusque ton d’acerbité; son café, c’est se rappeler qu’il est bien vivant et non cendres. son café, c’est sa fuite du rêve.

alors il lève sa tasse et goûte à l’amertume qui lui réchauffe le cœur.

et si ses mains tremblent, orestes jure que ce n’est que de l’adrénaline.





(l’effluve d’un parfum délicat est la première chose qui l’accueille lorsqu’il pousse la porte.

une tasse cassée au sol est la dernière chose qu’il aperçoit avant de se perdre dans le noir.)


le regard voyageant de son croquis au modèle, sans un mot, il se perd dans les lumières et les ombres qui embrassent son corps. assise, ses yeux fixant les siens et un sourire sur ses lèvres, ses doigts soigneusement pliés sous son menton, son attention s’est portée sur lui, et seulement lui.

entre eux un silence chargé d’allusions; entre les autres, un respect partagé. il lève la tête; son regard n’a pas changé. il s’y perd un instant, suffisamment longtemps pour qu’une remarque retentisse; enveloppé de rires des autres artistes, un faible désolé sur les lèvres, il se tapit derrière son chevalet, un rouge lui couvrant les joues.

ses épaules sont relaxées et ses bras délicatement pliés; pourtant entourée d’étudiants, elle ne regarde jamais ailleurs. tous les regards sont sur elle; mais dans cette classe remplie d’artistes, son attention ne le quitte jamais – elle le scrute avec intérêt, admire son ardeur et sa passion, son regard capturant l’apparence du modèle, mémorisant l'ensemble des détails de son corps.

dans le silence, il se redresse encore une fois; leurs yeux se croisent, et il secoue légèrement sa tête, retournant à son croquis.

ne tombe-t-on pas pas amoureux de cette façon ? doucement, passionnément, et dans une pièce remplie d’inconnus.





stupide est mon deuxième prénom et j'étais pas censée être là mais me voici, dsl pour la fiche
c'est un peu nul mais soyez cool j'ai pas rp depuis pas mal de temps quand même
et sinon je suis cool (j'espère)
et bcp de love à cg pour le code
bisous